Naissance de Solem

Le matin se lève sur ce village sans nom,
à l’orée d’un désert le vent cingle sur mon corps nu, je me lève, titube j’ai le vertige de la renaissance, j’ai besoin d’un remontant pour éclaircir mes idées, ça fait si longtemps …
J’entre dans l’auberge des regards amusés me scrute,
l’aubergiste me tend des vêtements de fortune ainsi qu’une gibecière.

- tiens jeune homme tu seras plus convenable, que désires tu ?
- merci, un bol de bouillon s’il vous plait, mais je n’ai pas d’argent.
- ne t’inquiètes pas, soit le bienvenue.

Je m’attable seul devant un bol fumant à l’odeur bizarre, pot au feu de blod à la viande de pseudo dragon mais la faim gagnant sur le dégout, je commence à manger, j’ai mal à la tête je commence à prendre conscience de mon état, ça m’es déjà arrivé une fois, je le sais, comment, pourquoi ma mémoire flanche. Dans la fumée de mon bol mes idées sont vaporeuses un mot s’imprime en clair soigneur.
Je finis mon bol, soigneur …, je remercie l’aubergiste et je sors faire un tour, mon mal de tête ne me quitte pas, à l’extérieur je croise quelques seigneurs, paladins, mages qui m’offrent des vêtements et de la nourriture.
Mes pas que je crois indécis sont pourtant précis, je connais instinctivement l’endroit qu’il faut choisir pour éviter la mort, après une journée de marche, je me retrouve au Port de Baduk, avec les choses récoltées pendant le voyage grâce à la chasse et aux dons.
J’arrive à monnayer une chambre pour la nuit à mon grand contentement l’aubergiste de la taverne des marins m’offre l’hospitalité gratuitement.

- Tu es trop jeune pour payer.

Mon repas du soir se résume à un ragout de scorpions sauce méduse, mon mal de tête n’en finit pas, je suis fatigué, mes habits en charpies.
Je prends une douche et me rends dans le dortoir commun à tous les nouveaux, je trouve une place libre à côtés d’une fenêtre, je me déshabille jette mes haillons dans le feu prépare ma nouvelle tenue que j’adore déjà un set de blod, le sourire aux lèvres je m’allonge en pensant à l’aventure du lendemain, rapidement mes yeux se ferment.

*je me promène le long de la plage de Baduk, une brise légère et rafraichissante m’enveloppe, c’est agréable, l’éclat de Sélène éclaire les doux sillons de l’eau faisant miroiter mille feux d’argent, je m’installe devant se spectacle et laisse la magie nocturne m’envahir.
Un bruit trainant attire mon attention, une silhouette d’apparence humaine, se dirige vers moi, je la regarde sous l’éclairage de la lune, un long manteau à capuche de couleur clair, son visage à moitié dans l’ombre est d’une finesse incroyable, ses yeux clairs bleus lagon sont éblouissants. Je suis sur le qui-vive ami, ennemi ?
Le personnage s’assied en face de moi, d’une main il me rassure de l’autre allume un petit foyer qui ravive les couleurs de la nuit, la douce chaleur revigore mon être.

- Bonsoir Solem, je suis tout et rien sur ses terres, je suis la mémoire de Silver World, c’est la deuxième fois que tu renais ici, par deux fois tu as été soigneur et ton cœur brule encore de cette vocation. Nous avons décidé de te rendre l’intégralité de la mémoire de Trimegiste et de Myrddin tes anciennes enveloppes, si tu sais écouter leurs cœurs ta voie ici-bas est toute tracée.

*j’écoutais le discours sans rien comprendre, des scènes de guerres, de joie, de périple s’entrechoquaient dans mon cerveau, des noms, des clans brillaient dans ma tête, l’amour, la haine, la rancune étaient présente mais par-dessus tout il y avait les soins et la compassion.

Je lève les yeux vers le personnage*

- Pourquoi m’infliger toutes ses scènes ?
- pour la simple raison que Solem à des moments clés de sa vie devra faire des choix, les clés tu les as maintenant en toi, et autours de toi.

* il se leva, se dirigea vers l’eau qui l’engloutit totalement*

Rêve ou réalité…
De bonne heure le matin, je me lève frais et heureux de ma nouvelle tenue, je vais au réfectoire prendre mon petit déjeuner, les faits de la nuit passent au second plan.
La taverne est remplie de gens hétéroclites, je me trouve une place à l’écart, tous ses gens qui fourmillent autours des hauts levels m’écœurent, c’est la vie. Une couple de brigands s’installent auprès de moi, l’homme jouant de son couteau me demanda si j’avais peur, je lui répondis que non, j’étais trop jeune, la fille éclatant de rire répliquât, jeune, intelligent et mage ça peut être intéressant.
Je ne suis pas mage Madame, mais soigneur, je ne tuerai que si ma vie ou celle de mon patient est en cause. Eberlué par ma réponse je me replongeai dans mon bol de café. La femme dans un rictus dit

- tu devrais rejoindre Betanaelle et sa clique.
- sa clique ? Tu parles de qui ? *la colère montait*
- ben des Ava ou quelque chose de rapprochant…
- Ad Vitam Aeternam, c’est du latin ‘pour la vie’ pauvre ignorante.

Quittant l’auberge, je me dis, ils sont toujours là, que sont-ils devenus ? Après amples informations auprès des marchands du port, j’appris le nom des membres, un sourire me ravive le cœur, une étincelle illumine mes yeux, je suis ce que les gens ne comprennent pas ‘No sumus id quem non cernis’ simplement ‘ ad vitam aeternam’, je compris enfin le rêve de la nuit.